Mediterrania Saidia - 2009
Tout part d'une rencontre. En 2008 à Oujda, tout le monde ne parle que du projet « Mediterrania Saïdia » : un nouvel eldorado pour le tourisme au Maroc, pays qui vise 10 millions de touristes en 2010. Nous sommes dans la région d'Oujda, une région accolée à la frontière algérienne fermée depuis 1994. Une région longtemps délaissée mais qui offre de grandes possibilités touristique et tend à le devenir. J’y pars une première fois en 2008 pour y faire des repérages, puis j’y retourne en mai 2009 juste avant son inauguration par le roi. Ce nouveau pôle touristique fait partie du « plan azur » qui prévoit la création de six stations balnéaires d’ici à 2010 dans le royaume. Tout a changé... la lagune de 6km s’est effacée, recouverte doucement par des constructions stéréotypées. Port de plaisance, résidences, villas, médina, golf, hôtels 4 et 5 étoiles bordent le front de mer. Le bétonnage du littoral a commencé. Les promoteurs ont rasé les dunes et la végétation pour construire ce projet touristique d’envergure. Mediterrania Saïdia laisse place à un evironnement dénaturé, une station balnéaire qui accumule les retards et les malfaçons. Pourtant cette terre sauvage est devenue un des nouveaux attraits du tourisme de luxe marocain. Marina Saïdia va devenir le troisième plus grand port de plaisance de la Méditerranée. Les alentours comme Ras el Ma (Cap de l'eau), petit village de pêcheurs mitoyen de Saïdia, ne seront pas épargnés par cette vague d’urbanisation. Je déambule dans ce « Happy new world » comme les promoteurs le définissent. J'y rencontre des habitants, des jeunes qui vont y séjourner mais aussi les ouvriers, petites mains de ce nouvel empire touristique.
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